Le Tchad est un pays vaste, mais peu peuplé, situé au cœur de l’Afrique centrale. Près de 77% de sa population vit dans des zones rurales, avec un accès limité ou inexistant à l’électricité, aux technologies fixes, mobiles ou à l’Internet.
La radio est le média de diffusion le plus populaire ; cependant, les fréquences ne couvrent pas tout le territoire et de nombreuses familles ne disposent pas d’un transistor.
« Il est essentiel de travailler avec eux pour éviter un manque de compréhension qui peut rapidement se traduire par des rumeurs, de la désinformation et des soupçons sur les interventions sanitaires. Ils ont le bouche-à-oreille le plus fiable au sein de leurs communautés », explique Violette Kakyomya, Coordinatrice résidente des Nations Unies au Tchad.
Afin d’améliorer la communication entre pairs — tant en milieu urbain que rural — les Nations Unies ont également équipé 1.040 travailleurs communautaires dans huit provinces pour promouvoir des habitudes saines et dissiper tout doute sur le Covid-19. Ces agents sont choisis par les communautés elles-mêmes et opèrent sous la supervision du Ministère de la santé publique.
Le système des Nations Unies au Tchad a soutenu impression de plus de 200.000 affiches de sensibilisation qui ont été placées dans des bâtiments publics, des marchés, des écoles, des centres de santé et des sites de projets dans 16 provinces. Ces affiches encouragent la population à se laver régulièrement les mains, à se saluer à distance et à éviter de se toucher le visage, entre autres.
« Beaucoup de gens disent que le coronavirus ne peut pas survivre dans la chaleur du Tchad, alors je leur dis que ce n’est pas vrai. Qu’il y a déjà des cas dans notre pays. Je leur explique que le coronavirus est une pandémie mondiale et qu’ici, à ce stade, le plus important est de se protéger et de protéger les autres », explique Amina Gomnalta, assistante sociale dans le quartier central de la capitale N’Djamena.
« J’ai cloué les affiches sur la porte, dans la station de lavage des mains et dans la salle d’attente du centre de santé. Chaque matin, je demande aux gens de respecter les mesures de sécurité, au centre de santé mais aussi à la maison », ajoute-t-elle.
Partager les informations dans les langues locales
Quatre-vingt troubadours se déplacent actuellement dans huit provinces pour sensibiliser les habitants des régions isolées au Covid-19. Ces crieurs se déplacent avec des ânes, des chevaux ou des chameaux d’une communauté à l’autre, partageant les nouvelles dans les langues locales.
À N’Djamena, plus de 60 journalistes des médias publics, privés et communautaires ont été formés depuis le début de l’urgence sanitaire sur le reportage responsable, l’utilisation de sources fiables, la vérification des faits et l’identification des fausses nouvelles.
Dans les zones urbaines, la plupart des gens regardent la télévision et écoutent la radio, c’est pourquoi les journalistes sont des informateurs clés et des faiseurs d’opinion.
Les Nations Unies s’efforcent également de prévenir le Covid-19 parmi les populations déplacées et touchées par la crise. Le Tchad accueille la plus grande population de réfugiés du Sahel : près d’un demi-million de personnes qui ont fui les violences au Soudan, au Nigéria et en République centrafricaine, pays voisins.
En outre, on compte plus de 200.000 personnes déplacées à l’intérieur du pays autour du Lac Tchad et plus de 83.000 retournées dans le pays. Les Nations Unies soutiennent les efforts de sensibilisation du gouvernement et le Plan national de réponse pour faire face à l’impact socio-économique du Covid-19.
SOURCE Centre d’actualités de l’ONU